EndoscopX : résultats de la première étude prospective française de radioprotection en endoscopie digestive

Position du problème

50% de l'irradiation de la population française est représentée par l'exposition médicale. L'utilisation de la radioscopie fait partie du quotidien des endoscopistes français. La radioprotection concerne deux types de publics : d'une part les patients pour lesquels il faut justifier la nécessité de l'acte et optimiser la dose délivrée, et d'autre part les professionnels qu'il conviendra de protéger du rayonnement diffusé. Cette étude, menée sous l'égide de la SFED, est la première étude prospective française s'intéressant aux données de radioprotection en endoscopie digestive.

Méthode

Il s'agit d'une étude prospective multicentrique française impliquant 20 centres de haut volume, majoritairement des CHU, ayant pour but de définir des niveaux de référence interventionnels (NRI) pour les procédures réalisées sous fluoroscopie en endoscopie digestive, à partir du recueil du Produit Dose Surface (PDS) en Gy.cm². Les données étaient déclaratives, recueillies pour des procédures réalisées entre Avril et Juillet 2024, et consignées dans le logiciel EasyMedStat. NB : les données chiffrées du résumé et de la présentation ne sont pas identiques.

Résultat

Les résultats de 1695 procédures ont été recueillis, en majorité des CPRE (67%) ou des gastroscopies (20%). Le PDS médian était de 3,4 Gy.cm² pour un temps de scopie médian de 132 secondes. L'irradiation moyenne d'une CPRE était de 4.41 Gy.cm² et 5,16 Gy.cm² pour une écho-endoscopie thérapeutique. Les gestes les plus irradiants étaient, en CPRE, la cholangiographie avec lithotritie et en écho-endoscopie thérapeutique, l'hépaticogastrostomie ainsi que la prise en charge des doubles sténoses biliaire et duodénale. 90% des opérateurs étaient à jour de leur formation en radioprotection, 76% portaient leur dosimètre, 99% étaient équipés d'un tablier de plomb et seulement 70% d'un cache thyroïde.

Conclusion

Les résultats de cette étude sont en concordance avec les données internationales de la littérature. Les opérateurs français sont bien formés et sensibles à la radioprotection. La part d'actes diagnostiques utilisant la radioscopie est faible en France. Il s'agit de la première étude évaluant les PDS en endoscopie digestive en France, ce qui constitue une base de travail pour l'établissement de NRI en endoscopie thérapeutique et l'émission de recommandations par la SFED et les instances de radioprotection. Des efforts doivent encore être faits sur le port des équipements de protection !

Thomas GUILMOTEAU, Clermont-Ferrand