Cirrhose : prévenir la réadmission précoce ?

Position du problème

Les dépenses relatives aux réadmissions potentiellement évitables des patients atteints de cirrhose pourraient atteindre 12 million de dollars par an. La réadmission précoce (au cours des 30 jours suivant la sortie d'hospitalisation) de ces patients est associée à une altération de leur qualité de vie, et demeure un facteur de mauvais pronostic de la maladie. Cette étude avait pour objectif de développer un score permettant d'identifier les patients à risque élevé de réadmission précoce (RP).

Méthode

Il s'agit d'une étude espagnole, prospective, multicentrique incluant 253 patients atteints de cirrhose hospitalisés pour décompensation de la maladie. Avant la sortie, un recueil des données démographiques, socioéconomiques, cliniques et biologique a été réalisé. Les réadmissions ont été classées en trois groupes : dans les 30 jours, de 1 à 6 mois et de 6 à 12 mois après la sortie.

Résultat

Les facteurs prédictifs de RP étaient : une ILA pendant l'hospitalisation (HR: 4,34; IC à 95% 1,43-13,17; p=0,01), une ascite grade≥ 2 (HR: 2,16; IC à 95% 1,21-3,86; p=0,01), le nombre de médicaments à la sortie (HR: 1,16; IC à 95% 1,03-1,32; p=0,02), un ECOG ≥1 (HR: 4,13; IC à 95% 1,25-13,65; p=0,02), un Child-Pugh≥ 10 (HR: 2,43; IC 95% 1,33-4,45; p=0,004) et un score de MELD-Na≥ 15 (HR: 2,25; IC 95% 1,19-4,26; p=0,01). Le score était établi après attribution de points pondérés aux facteurs.

Conclusion

Trois groupes ont été différenciés : patients à faible risque de RP 4,3% (score<17), à risque moyen (score 17-24), et à haut risque de RP 49,3% (score≥25). Ce score de risque est utile pour identifier les patients à haut risque de réadmission précoce nécessitant probablement la mise en oeuvre de stratégies spécifiques pour réduire ce risque. Une validation externe du score et des études futures seront nécessaires afin d'établir les actions à mener chez ces patients.

Sabrina Sidali