La radiofréquence a-t-elle des soucis à se faire ?

Position du problème

L'ablation par radiofréquence (RF) est le principal traitement à visée curative des carcinomes hépatocellulaires (CHC) non résécables lorsque l'accès à la transplantation hépatique n'est pas possible ou limité. Il est donc important de rechercher des approches sûres et pratiques dans la prise en charge de ces patients. L'objectif de l'étude est de comparer l'injection locale percutanée combinée d'éthanol et de mitoxantrone à l'ablation par RF percutanée dans le traitement du CHC.

Méthode

Il s'agit d'une étude Egyptienne, monocentrique, rétrospective, incluant les patients avec un CHC unifocal de moins de 4cm. Les patients étaient randomisés soit dans le groupe I (ablation avec l'éthanol plus de mitoxantrone) ou le groupe II (ablation par RF). Une évaluation clinique, biologique et par imagerie (TDM) a été réalisée chez tous les patients à l'inclusion et à M1, M3, M6, M12 après le traitement. Le critère de jugement principal était l'ablation complète de la lésion focale.

Résultat

Une ablation complète a été réalisée chez 81,3%, 81,3%, 76,6 et 71,9% des patients du groupe I à 1, 3, 6 et 12 mois respectivement, versus 88,3%, 88,3%, 85 %% et 81,7% à 1,3,6 et 12 mois dans le groupe II, sans différence statistique significative entre les deux groupes. Le taux d'ablation complète pour les petites tumeurs (<2,5 cm) est supérieur aux tumeurs de grandes tailles dans les deux groupes. Les effets secondaires et les complications sont significativement plus élevés dans le groupe II.

Conclusion

L'injection combinée d'éthanol et de mitoxantrone est dans cette série comparable à l'ablation par RF avec des complications moins fréquentes. L'éthanol, associé à la mitoxantrone, peut constituer une option sûre, efficace et moins chère pour le traitement du CHC, en particulier pour les petites tumeurs mais nécessite d'autres études de validation ainsi qu'une évaluation en terme de survie.

Sabrina Sidali