Maladie de Crohn iléale limitée, devenir à plus long terme des patients opérés ou traités par Infliximab

Position du problème

L'essai LIR!C, déjà publié, à démontré que la résection iléo-cæcale laparoscopique était équivalente au traitement par Infliximab (IFX) en ce qui concerne la qualité de vie à 1 an, chez les patients ayant une maladie de Crohn inflammatoire iléale terminale limitée (<40cm), en échec du traitement immunosuppresseur (IS). L'objectif de ce travail est d'évaluer le devenir à long terme de ces patients et de rechercher des facteurs de risque d'une nouvelle intervention thérapeutique.

Méthode

Les données à plus long terme des patients ayant participé à l'essai ont été recueillies rétrospectivement. Le délai avant une nouvelle intervention thérapeutique était défini par rapport à une optimisation médicamenteuse, l'initiation d'un nouveau traitement ou une nouvelle chirurgie en rapport avec une poussée ou une intolérance médicamenteuse. Une analyse multivariée était conduite pour la recherche des facteurs de risque ou protecteurs, présents au début de la période de suivi.

Résultat

128 des 143 patients de l'étude princeps ont été étudiés avec un suivi moyen de 25,5 mois. 36 % des patients opérés étaient sous IS au début du suivi contre 61 % dans le groupe IFX. Il n'y avait pas de différence sur le risque de nouvelle modification thérapeutique dans les 2 groupes (58 % dans le groupe chirurgie, 61 % dans le groupe IFX, p=0,56). La prise préventive d'IS diminuait ce risque de façon significative: HR 0,31 pour la chirurgie, 0,46 pour l'IFX (p=0,002 et 0,003 respectivement).

Conclusion

A long terme, il ne semble pas y avoir de différence en terme de risque de nouvelle intervention thérapeutique entre la chirurgie et l'IFX pour le traitement de la MC iléale limitée en échec des IS. Néanmoins 45 % des patients traités par IFX ont été opérés et 27% des patients opérés ont eu un traitement par IFX dans les 2 ans. Le choix entre chirurgie ou anti-TNF reste donc ouvert dans cette situation sous réserve d'un traitement prophylactique par IS associé : en clair difficile de conclure !

Kevin Marcel, Vannes