L’IRM abdominale pour le suivi de la maladie de Crohn iléale ?

Position du problème

La cicatrisation muqueuse est un objectif fort dans la prise en charge de la maladie de Crohn, mais son évaluation par coloscopies répétées est mal acceptée par les patients. L'IRM est mieux acceptée et permet d'évaluer l'inflammation transmurale et de détecter les complications de la maladie de Crohn iléale. Le but de l'étude est d'évaluer si la correction de l'inflammation transmurale était associée à une diminution du risque de chirurgie, d'hospitalisation, et d'optimisation thérapeutique.

Méthode

L'étude a inclus rétrospectivement les patients ayant bénéficié de 2 IRM avec un délai d'au moins 6 mois entre les 2 IRM dont la première IRM retrouvait des signes d'inflammation et la seconde IRM était réalisée pour évaluation de l'inflammation. L'IRM se déroulait sans préparation colique ni distension digestive. La cicatrisation transmurale était définie par une normalisation de l'IRM. La cicatrisation partielle était définie par une diminution d'au moins 25% des scores de Clermont ou MaRIA.

Résultat

274 patients ont été inclus. l'intervalle médian entre 2 IRM était de 9.2 mois. Dans le suivi, 53 patients ont eu une résection intestinale due à la maladie, 72 patients ont été hospitalisés pour la maladie, et 163 patients ont nécessité une intensification. En analyse multivariée, la cicatrisation transmurale complète ou partielle était associée à un risque diminué de chirurgie (HR = 0.13; p < 0.001), d'hospitalisation (HR = 0.25; p = 0.001) et d'intensification thérapeutique (HR = 0.08; p < 0.001).

Conclusion

Une cicatrisation transmurale authentifiée par IRM est associée à une évolution favorable de la maladie et pourrait être utilisée comme un objectif thérapeutique en pratique clinique et dans les essais.

Gaspard Dufour