Registre EPIMAD : Focus sur les fistules anales dans la maladie de Crohn

Position du problème

Les lésions périnéales (LP) touchent jusqu'a un 1/4 des malades atteins de MICI au bout de 20 ans d'évolution. Les données en matière d'épidémiologie et de prise en charge des sont rares. Les données concernant l'évaluation et la gestion clinique des LAP au moment du diagnostic sont limitées. L'objectif de cette étude de population était de caractériser les patients présentant une LP de Crohn au moment du diagnostic et décrire leur diagnostic initial et la gestion thérapeutique associée.

Méthode

Tous les patients Crohn diagnostiqués entre 2007 et 2012 ont été extraits d'un registre français prospectif multicentrique : EPIMAD. Les PL étaient définies comme la présence de fistule ou d'abcès au moment du diagnostic. Les données recueillis concernaient la clinique, l'imagerie par IRM pelvienne, l'EUS, l'examen périnéal sous anesthésie générale, la prise en charge médicale et / ou chirurgicale dans les trois mois suivant le diagnostic ainsi que facteurs associés au diagnostic.

Résultat

Sur les 2906 patients atteints de maladie de Crohn diagnostiqués entre 2007 et 2012, 4% (116) présentaient une lésion périnéale au diagnostic. 44% des patients étaient des femmes, l'âge médian au diagnostic était de 25 ans, 41 % présentaient un antécédent de LP, avec une maladie de Crohn de localisation iléo colique (L3) dans 47% des cas et rectale dans 51%. 81% avaient une fistule, 58% un abcès, et 1% une sténose anale. 50 % des patients avaient eu un examen sous AG et 34 % une IRM. Sur le plan thérapeutique, 57% avaient eu une chirurgie, 27% de l'AZA, 29% des anti-TNF (87% IFX).

Conclusion

La proportion de patient avec lésion périnéale au moment du diagnostic reste faible dans cette large cohorte (4%). Le sexe masculin, l'absence de douleur abdominale et une localisation colique au moment du diagnostic étaient associés à la présence de lésions périnéales. Un traitement anti-TNF ou en association a été prescrit respectivement dans 29% et 12% des cas, ce chiffre peut paraitre un peu faible au vu des recommandations actuelles mais est à remettre dans le contexte de l'époque.

Thibaut Delasalle, Bordeaux