Dysfonctionnement des prothèses d’apposition tissulaire dans les anastomoses cholédocobulbaire. Un évènement pas si rare mais traité avec succès dans la majorité des cas.

Position du problème

Les résultats à long terme de la cholédochoduodénostomie guidée par EUS (EUS-CDS) réalisée avec des prothèses métalliques d'apposition tissulaire (LAMS) ont été peu évalués, dans des séries non dédiées, petites et/ou rétrospectives, conduisant potentiellement à une sous-estimation du dysfonctionnement des LAMS.

Méthode

Tous les EUS-CDS consécutifs, représentant 93 patients, réalisés dans trois centres de référence universitaires ont été inclus dans des bases de données maintenues de manière prospective. Le succès technique, le succès clinique, les événements indésirables et le dysfonctionnement pendant le suivi ont été analysés rétrospectivement. Le critère de jugement principal était le dysfonctionnement du stent.

Résultat

Le succès technique et clinique a été obtenu chez 91/93 (97,8 %) et 85/91 (93,4 %) des patients respectivement, avec des événements indésirables survenus chez 9/93 (9,7 % ; 6 légers/modérés, 3 graves). Un dysfonctionnement a été détecté chez 31,8 % des patients après une médiane de 166 jours, avec une survie sans dysfonctionnement estimée à 6 mois et 12 mois de 75% et 51% respectivement. Presque toutes les dysfonctions (96%) ont été traitées avec succès par réintervention endoscopique. L'infiltration duodénale (HR=3) était le seul facteur prédictif indépendant de dysfonctionnement.

Conclusion

L'EUS-CDS présente une efficacité et une sécurité excellentes, bien que les dysfonctionnements soient fréquents au cours du suivi, avec une excellente efficacité de la réintervention endoscopique. L'infiltration duodénale semble augmenter le risque de dysfonction de la LAMS. Dans cette situation à risque d'obstruction plus rapide, l'hépaticogastrostomie ou la combinaison de la cholédochoduodénostomie à une prothèse duodénale ou une anastomose gastrojéjunale devront être évaluées.

Florian BARET