Évaluation du pronostic de la MICI au diagnostic : place de l’échographie ?

Position du problème

L'évolution des maladies inflammatoires de l'intestin (MICI) est hétérogène et imprévisible. L'échographie intestinale (IUS) a une bonne acceptabilité par les patients et est devenue un élément prometteur dans l’évaluation et le suivi des MICI. Cette étude évalue l’apport de l’échographie digestive au diagnostic de la MICI pour l’appréciation du pronostic de la maladie.

Méthode

Ces résultats font partie de l'étude de cohorte prospective multicentrique en cours, l'IBD Prognosis Study. Une IUS est réalisée chez des patients avec MICI au moment du diagnostic, à trois mois, puis annuellement. Le score IBUS-SAS (International Bowel Ultrasound Segmental Activity Score), calculé sur le segment digestif le plus atteint, comprend l'épaisseur et la différenciation pariétale, le signal doppler couleur et l'infiltration de la graisse péri-digestive.

Résultat

L'IBUS-SAS au moment du diagnostic était disponible chez 60 patients (32 maladies de Crohn et 28 RCH). Le score moyen de l'IBUS-SAS au moment du diagnostic était significativement plus élevé en cas de survenue d'un évènement majeur (initiation d’une biothérapie, nécessité d’hospitalisation et de résection intestinale) qu'en l'absence de survenue d'évènement majeur. Une décroissance du score IBUS-SAS à 3 mois de traitement était corrélée à la réponse.

Conclusion

L'évaluation de l'activité par IUS au moment du diagnostic de la MICI semble avoir la capacité de prédire le pronostic de la maladie à court terme. Au moment du diagnostic, un IBUS-SAS élevé est associé à la survenue d'évènements majeurs, sous la réserve d'être un critère indépendant. Ces résultats renforcent la place grandissante de l’échographie digestive dans la prise en charge de nos patients MICI, et pourrait constituer une aide à l'optimisation de la prise en charge thérapeutique initiale.

Florian BARET