Vous croyez avoir tout essayé pour cette CSP qui se gratte ? Il reste la vancomycine !

Position du problème

Les maladies cholestatiques du foie, notamment la cholangite sclérosante primitive (CSP) peuvent induire un prurit si invalidant qu’il est un critère de greffe hépatique. De nombreux traitements médicaux peuvent être proposés, d’efficacité variable selon les patients et dans le temps. Les auteurs de cette étude se sont intéressés à l'efficacité de la vancomycine pour le prurit, avec l’idée d’une modification du microbiote permettant de diminuer le prurit.

Méthode

Il s'agissait d'un essai randomisé contrôlé, incluant des patients suivis pour CSP, prurigineux, randomisés en 1:1 dans un groupe vancomycine orale (250 mg 3/j) et traitement standard (AUDC 300 mg 3/j) versus AUDC seul, pendant 21 jours. La sévérité du prurit était mesurée au début et à la fin du traitement par échelles visuelle analogique (de 0 à 10) et 5-D Itch-Scale (de 0 à 25).

Résultat

54 patients ont été inclus dans l’étude, 27 dans chaque bras. L’âge moyen était de 39 ans, avec 59% d’hommes. Il n’y avait pas de différence significative des scores de prurit avant l’étude. Après 3 semaines de traitement, les échelles visuelles et 5-D étaient significativement diminuées dans le groupe vancomycine (-3 et -5,5 respectivement, p<0,0001), de même que les PAL (-85, p<0,001), sans modification de la bilirubine.

Conclusion

Chez des patients prurigineux suivis pour CSP, 3 semaines de vancomycine en association à l'AUDC améliorent significativement le prurit. Commentaire : Il s'agit d'une piste thérapeutique intéressante méritant d'être confirmée dans des études avec effectifs plus importants, en considérant l'impact d'une éventuelle association aux colites inflammatoires. Quid de l'efficacité sur le prurit dans d'autres maladies cholestatiques ?

Blandine VAUQUELIN, Pau