EBO : détecter la dysplasie avec de la chimiothérapie ?
Position du problème
L'endobrachyoesophage présente un risque connu de dégénérescence nécessitant une surveillance rapprochée. Cependant l'endoscopie conventionnelle y compris après application du protocole de Seattle ne permet pas de détecter toutes les lésion pré-cancéreuses. Récemment l'utilisation de la fluorescence moléculaire avec du bevacizumab dans un étude de phase I a permis de visualiser des lésions œsophagiennes dysplasiques ou tumorales.
Méthode
Il s'agit d'une étude de phase II comparant la différence de détection des lésions prétumorales par endoscopie en lumière blanche (ELB) vs endoscopie avec fluorescence moléculaire avec bevacizumab (EFM-b). Etait également comparée la détection de ces lésions entre l'EMF-b et l’EMF avec cetuximab (EMF-c) ainsi qu'en ELB avec vert d'indocyanine. 60 patients ont été inclus et bénéficiaient d'une ELB puis d'une endoscopie après application topique de bévacizumab, de cetuximab ou d'indocyanine.
Résultat
L’utilisation de l’EFM-b par un endoscopique expert permet une amélioration de la détection des lésions dysplasiques par rapport à l’utilisation de l’ELB de 27% (70 vs 55) par un endoscopique expert et de 112 % (70 vs 33) par un endoscopique général. L'EFM-b présente de meilleur résultats en terme de détection que l'EMF-c et l'ELB avec vert d'indocyanine. A noter que parmi les 12 cas rapportés comme faux positifs après EFM-b (absence de dysplasie ou dysplasie indéterminée sur les biopsies) 9 ont développé une dysplasie avérée sur la zone biopsiée dans les 3 à 6 mois.
Conclusion
L'utilisation de l'EFM-b permettrait la détection précoce en temps réel de la dysplasie sur EBO. Cette détection a été améliorée de 27 % par les endoscopistes experts en EBO par rapport à leur performance habituelle et de 112 % par rapport aux endoscopistes généraux. Cette technique semble même prédire les zones de future dysplasie avant la visualisation histologique de celle-ci.
Victor GARBAY, Marseille