Incidence du cancer du pancréas chez les patients néo-diabétiques : un outil pour mieux cibler le dépistage ?

Position du problème

Un diabète de diagnostic récent (NODM) peut être un symptôme précoce du cancer du pancréas (PAC). La prévalence du PAC est en augmentation mais reste relativement faible et son dépistage est difficile. Le but de l'étude était de comparer l'incidence du PAC chez les patients atteints de NODM et dans la population générale et de développer un modèle de prédiction du risque du PAC dans l'année qui suit le diagnostic de diabète et dans les 3 ans.

Méthode

Dans un registre asiatique, les patients avec NODM entre 2008 et 2015 ont été inclus à l'exception de ceux ayant un diabète de type 1 ou un antécédent de PAC. L'incidence de PAC au cours des 3 années suivant le diagnostic du diabète a été comparée à celle de la population générale. Des facteurs prédictifs de PAC statistiquement significatifs ont été déterminés dans la population diabétique et ensuite utilisés afin de créer un modèle de prédiction d'apparition du PAC.

Résultat

Parmi les 4 002 826 patients, 261 046 (6,5 %) avaient un NODM. Le rapport du taux d'incidence entre le groupe NODM et non-NDOM était de 6,43 à un an et de 5,65 à 3 ans. Le modèle prenant en compte l'âge, la glycémie au diagnostic, la prescription d'anti-diabétiques, la baisse de l'IMC et le taux d'HDL-c a montré une sensibilité prédictive d'apparition de PAC à un et 3 ans, respectivement de 90,0 % et 83%. L'utilisation de ce modèle a permis de diminuer le nombre de patient à dépister pour identifier un cas de PAC de 763 à 234 à un an et 479 à 205 à 3 ans.

Conclusion

Ces résultats confirment que l'incidence du PAC est plus élevée au cours des 3 ans suivant le diagnostic de diabète. L'utilisation de ce modèle de prédiction de PAC pourrait permettre, après validation, de cibler le dépistage et de réduire de 2/3 à un an et de moitié à 3 ans le nombre de patient à dépister. Cependant, le nombre de patients à dépister restant élevé, ce modèle doit être amélioré par l'ajout de facteurs prédictifs supplémentaires.

Victor GARBAY, Marseille