Le Mycophénolate mofétil (MMF) nouveau gold standard dans l’HAI ?
Position du problème
Jusqu'à présent le traitement de référence de l'hépatite auto-immune (HAI) repose sur l'association prednisone / azathioprine. Cependant l'azathioprine doit être arrêté chez environ 15% des patients en raison d'effets indésirables. Le MMF a déjà montré son potentiel en traitement d'induction dans des études non contrôlées avec un meilleur profil de tolérance. Cet essai randomisé compare le MMF à l'azathioprine en association à la predniso(lo)ne pour le traitement d'induction des HAI.
Méthode
70 patients avec HAI ont été inclus dans cet essai de supériorité randomisé multicentrique. 40 à 60mg de predniso(lo)ne ont été administré selon le poids, avec une décroissance progressive, puis les patients ont été randomisés à 1 mois (1:1) dans le groupe MMF ou dans le groupe azathioprine. Le critère de jugement principal était la normalisation des taux sériques d'ALAT et d'IgG à 6 mois. Les critères secondaires concernaient le profil de tolérance.
Résultat
39 patients ont été randomisés dans le bras MMF+prednis(ol)one et 31 patients dans le bras azathioprine+prednis(ol)one. Le critère de jugement principal était atteint chez 55% des patients dans le bras MMF+prednis(ol)one versus 25% dans le bras azathioprine+prednis(ol)one (p=0,01). Aucun effet indésirable sévère n'a été observé dans le groupe MMF+prednis(ol)one, contre 9% dans le groupe azathioprine+prednis(ol)one. Le traitement par azathioprine a du être stoppé chez 25% des patients, contre 5% dans le groupe MMF (p=0,02).
Conclusion
Le MMF est plus efficace que l'azathioprine dans le traitement d'induction des HAI et présente un meilleur profil de tolérance. Il pourrait donc être préféré en traitement de 1ère ligne.
Pierre-Emmanuel HERVIEU, Toulouse