MICI : rien ne sert de courir, il faut manger à point !
Position du problème
L’environnement, et particulièrement l’alimentation et l’activité physique, sont des facteurs étiologiques supposés dans le développement des MICI. Ces deux éléments étaient étudiés dans deux cohortes scandinaves pédiatriques regroupant un total de 80000 enfants.
Méthode
Les enfants étaient suivis depuis leur naissance (entre 1997 et 2009) jusqu’en 2021. À l’âge de 1 an, un questionnaire alimentaire était complété par les parents. À l’âge de 3 ans, le même questionnaire était rempli et le temps moyen passé devant un écran ou à pratiquer une activité physique était recueilli. Le type d’allaitement, le niveau sociaux économique et les antécédents médicaux des parents étaient pris en compte dans l’analyse.
Résultat
Concernant l’activité physique, ni un niveau élevé d’activité physique à 3 ans, ni un faible temps d’écran à cet âge, n’étaient associés au risque de développer secondairement une MICI (HR 1.12 [95% CI 0.87-1.43] et HR 0.91 [95% CI 0.71-1.17]). Concernant l’alimentation, 33% des enfants ayant l’alimentation la plus qualitative à 1 an présentaient un risque diminué de 27 % de développer ultérieurement une MICI (HR 95% CI=0.55, 0.97). Néanmoins, le risque de développer une MICI n’était pas influencé par l’alimentation à 3ans, ni par les groupes alimentaires consommés.
Conclusion
Ces données épidémiologiques de bonne qualité confirment l’importance de l’alimentation dans la petite enfance vis-à-vis du risque de développer une MICI. En revanche, elles ne permettent pas d’identifier spécifiquement le ou les aliments en cause. Au contraire, l’activité physique déclarée dans la petite enfance n’influençait pas le risque de développer une MICI.
Nicolas Richard, Rouen