NASH : le resmetirom efficace à 1 an sur la fibrose
Position du problème
La NASH est en passe de devenir l'hépatopathie la plus fréquente dans les pays européens. Actuellement, aucun traitement pharmacologique spécifique n'a été approuvé dans cette indication. Le resmetiron, étudié dans ce travail, est un agoniste oral du THR-β (thyroid hormone receptor-β) avec une action sélective du parenchyme hépatique. Au plan méchanistique, le récepteur THR-β est impliqué dans la modulation du métabolisme lipidique hépatique.
Méthode
Dans cet essai randomisé contrôlé international de phase 3 comparant un placebo à une dose de 80 ou de 100 mg/j de resmetiron, les patients inclus devaient présenter au moins 3 facteurs de risque métabolique, un FibroScan ≥8.5 kPa, un taux de graisse hépatique de ≥8% en IRM et une biopsie hépatique à l'inclusion confirmant la NASH avec un score de fibrose compris entre F1B et F3. Une biopsie hépatique de contrôle était ensuite pratiquée chez tous les patients à la semaine 52.
Résultat
Ce travail a inclus 966 patients selon un schéma 1:1:1. L'objectif principal à la semaine 52 était composite: (1) concernant la résolution histologique de la NASH, elle était observée respectivement chez 26% et 30% des patients du groupe resmetiron 80mg/j et 100mg/j contre chez 10% du groupe placebo (p<0.0001). (2) Concernant l'amélioration histologique du score de fibrose, elle était observée respectivement chez 24% et 26% des patients du groupe resmetiron 80mg/j, contre chez 14% du groupe placebo (p<0.0001). Le LDL-cholestérol et le taux de triglycérides baissaient également sous traitement.
Conclusion
Cet essai va conduire à positionner, avec le resmetiron, les analogues du THR-β comme une nouvelle classe thérapeutique dans le traitement de la NASH en complément des mesures hygiéno-diététiques. Son profil de tolérance semblait favorable (nausées et diarrhée principalement rapportées). Cependant, un sixième des patients de l'étude recevait un traitement par agoniste du GLP-1. Aussi, le positionnement exact du resmetiron vis-à-vis, notamment des analogues du GLP-1, reste à définir.
Nicolas RICHARD, Rouen