Risankizumab vs ustekinumab dans la maladie de Crohn : victoire par KO
Position du problème
Les études permettant une comparaison des biothérapies entre elles sont rares dans les MICI. Elles se basent principalement sur des comparaisons indirectes. Cette étude "face-face" a comparé 2 anticorps monoclonaux anti-IL23, l'ustekinumab et le risankizumab, inhibiteur sélectif de la fraction p19 de l'IL23 chez des malades atteints de maladie de Crohn modérée à sévère en échec d'au moins un anti-TNF.
Méthode
Cette étude contrôlée, multicentrique, randomisée (1:1), en double aveugle, comparait, après induction intraveineuse, l'ustekinumab au risankizumab en SC toutes les 8 semaines. L'objectif principal était double, (1) montrer la non-infériorité sur la rémission clinique à la semaine 24 et (2) la supériorité du risankizumab sur la rémission endoscopique à la semaine 48 par rapport à l'ustekinumab.
Résultat
520 patients ont été randomisés. À S24, la rémission clinique était obtenue chez 58.6% des malades du groupe risankizumab contre 39.5% du groupe ustekinumab. À S48, la rémission endoscopique était atteinte chez 31.8% des malades du groupe risankizumab contre 16.2% de ceux du groupe ustekinumab (p<0.0001). Les critères d'analyse secondaires, notamment la rémission sans corticoïde à S48 et la rémission endoscopique à S24, étaient en faveur d'une plus grande efficacité du risankizumab. Le profil de tolérance des 2 molécules était comparable.
Conclusion
Il s'agit d'une étude importante pour le positionnement du risankizumab dans l'arsenal thérapeutique actuel au cours de la maladie de Crohn. L'efficacité du risankizumab, inhibiteur sélectif d'IL23, apparait supérieure à celle de l'ustekinumab. Les différences observées sont d'autant plus notables qu'il s'agissait de malades avec maladie de Crohn sévère en échec d'une ou plusieurs lignes de traitement.
Nicolas RICHARD, Rouen