Traitement préventif après chirurgie dans la maladie de Crohn : adalimumab ou ustekinumab ?

Position du problème

La récidive anastomotique après résection iléo-cæcale (RIC) est un enjeu majeur dans la maladie de Crohn. Les auteurs ont réalisé une étude comparant l'efficacité d'un traitement par ustekinumab (UST) ou adalimumab (ADA) en post-opératoire précoce (< 6 semaines) chez des patients ayant reçu au moins une ligne de biothérapie avant l'intervention chirurgicale.

Méthode

Il s’agit d’une étude de cohorte prospective observationnelle multicentrique menée dans 14 centres tertiaires en France et en Belgique. Les patients exposés à au moins une biothérapie, ayant bénéficié d'une chirurgie, et ayant reçu de l’UST ou de l’ADA après la chirurgie (<6 semaines) ont été inclus. Le critère d'évaluation principal était la récidive endoscopique dans l'année suivant l'intervention chirurgicale, définie par un score de Rutgeerts modifié (RSm) ≥ i2b.

Résultat

134 patients ont été inclus (UST, n=64 ; ADA, n=70). Les taux de récidive endoscopique (RSm ≥ i2b) étaient de 31 % et 23 % dans les groupes UST et ADA respectivement (différence non significative), et les taux de lésions sévères (i3-i4) étaient similaires dans les deux groupes. Dans le sous groupe de malades exposés à au moins deux lignes de biothérapie, l’USK avait tendance à être plus efficace (68% vs 54%, ns).

Conclusion

L'efficacité de l'UST et de l'ADA administrés précocement en prévention de la récidive endoscopique post-opératoire de la maladie de Crohn semblent similaires, sous réserve d'une possible meilleure efficacité de l'USK en cas d'échecs antérieurs à plus de deux biothérapies. Les taux de récidive endoscopique sévère étaient similaires. Ces données méritent d'être confirmées par d'autres études.

Lucile HEROIN, Strasbourg