La co-infection VIH n’est plus un facteur de risque d’aggravation de cirrhose virale C

EASL 2017

Position du problème

Dans l'infection virale C chronique, il était reconnu que la co-infection VIH augmentait de 2 à 6 fois le risque de progression vers une cirrhose ou une insuffisance hépatique. Cependant, l'utilisation des nouveaux antiviraux pour le VHC remet en question cette évolution défavorable.

Méthode

Au sein de deux cohortes prospectives françaises CIRVIR et HEPAVIH, ont été inclus les patients cirrhotiques compensés, répartis en deux groupes : 1253 patients mono-infectés VHC et 175 patients co-infectés VHC/VIH. La co-infection virale B et l'antécédent de décompensation hépatique étaient des facteurs d'exclusion. La médiane de suivi était de 4,7 ans. Les critères de jugement principaux étaient tout épisode de décompensation hépatique, la survenue d'un carcinome hépatocellulaire et le décès.

Résultat

Les patients VHC/VIH étaient plus jeunes que les patients VHC ; la sévérité de cirrhose était comparable dans les deux groupes. Après ajustement à l'âge : - l'incidence de décompensation et de carcinome hépatocellulaire était similaire dans les deux groupes. - la mortalité était significativement plus élevée dans le groupe VHC/VIH, mais les causes de décès étaient davantage extra-hépatiques.

Conclusion

La co-infection VIH ne semble plus être un facteur de risque de décompensation hépatique ni de carcinome hépatocellulaire dans la cirrhose virale C ; elle augmente toujours le risque de mortalité, mais uniquement d'origine extra-hépatique.

Julie Antier, Cholet