Abcès et fistules, pas de différence de flore bactérienne avec ou sans Crohn
Position du problème
Les fistules anales dans la maladie de Crohn sont souvent traitées par antibiothérapie avec ou sans biothérapie associée. Plusieurs processus participent à la constitution et l'entretien de ces lésions, incluant une pression bactérienne qui est la cible de l'antibiothérapie. L'étude de leur écosystème pourrait permettre d'identifier un profil particulier comparé aux fistules cryptogéniques et guider ainsi une prise en charge plus personnalisée.
Méthode
Etude cas-témoin rétrospective monocentrique. Prélèvements bactériologiques (recueil de pus, brossage de trajet, tissu de granulation...) et double technique pour l'analyse : culture standard (MALDI-TOF) et séquençage haut-débit
Résultat
31 malades inclus dont 21 Crohn. En culture, aucune différence significative n'a été montrée entre les 2 groupes, avec une tendance à plus de diversité bactérienne dans la maladie de Crohn (54 espèces contre 28). Les patients avec drain en place ou après chirurgie de reconstruction ont une flore bactérienne plus riche, témoignant d'une plus forte colonisation. Très peu de séquençages ont pu être réalisés (10 patients), leurs résultats confirment la dysbiose déjà connue dans le Crohn.
Conclusion
Il n'y a pas de particularisme bactérien dans les fistules de Crohn comparativement aux fistules cryptiques. Le séquençage à haut-débit est une méthode à développer pour continuer de caractériser la dysbiose dans le Crohn et adapter au mieux la prise en charge de ces atteintes périnéales dont la prise en charge est souvent empirique faute d'études suffisantes.
Ludivine GAN, Marseille