Espacer l’infliximab au-delà de 8 semaines : peu de rechutes !
Position du problème
L'espacement des perfusions d'infliximab au-delà de 8 semaines est une question fréquemment posée par les patients atteints d'une maladie inflammatoire chronique de l'intestin (MICI).
Méthode
Cette étude rétrospective multicentrique du GETAID a évalué l’évolution clinique des patients atteints de MICI après un espacement des perfusions d’infliximab au-delà de 8 semaines. L’échec de l’espacement était défini par une récidive au moins clinique de la MICI conduisant à une réintensification de l’infliximab et/ou un arrêt du traitement par infliximab pour allergie, immunisation ou perte de réponse et/ ou l’ajout d’un immunosuppresseur et/ou une chirurgie pour la MICI.
Résultat
151 patients en rémission prolongée ont été inclus, traités par infliximab en moyenne depuis 39 mois. La probabilité cumulée de survie sans échec était de 76% à 2 ans. Parmi les patients ayant nécessité une réintensification, 78% ont répondu au moins cliniquement. Un seul cas de réaction allergique et une seule immunisation ont été observés. Une durée de traitement par infliximab supérieure à 4 ans avant l'inclusion était associée à un succès de l'espacement.
Conclusion
Dans cette étude rétrospective, deux ans après espacement des perfusions d'infliximab au-delà de 8 semaines, 3 patients sur 4 n'avaient pas nécessité de réintensification. Etre traité depuis plus de 4 ans par infliximab avant l'espacement était prédictif d'un succès de la désescalade. Il manque à cette étude des données d'infliximabémie, qui pourraient permettre de sélectionner les patients susceptibles de rechuter en cas d'espacement.
Pauline Riviere, Bordeaux