Immunothérapie dans les cancers gastriques avancés

JFHOD 2018

Position du problème

Les options thérapeutiques dans cancers gastriques avancés progressant après chimiothérapie sont limitées. L'utilisation de l'immunothérapie est à évaluer dans cette pathologie dont un sous-type surexprimant PD-L1/2 a été identifié. L'objectif de cette étude était d'évaluer l'efficacité et la tolérance du pembrolizumab (anti-PD1) dans les adénocarcinomes gastriques ou de la jonction oeso-gastriques récidivants ou métastatiques pré-traités.

Méthode

Cette étude de phase II multicentrique (KEYNOTE-059) sélectionnait les patients progressant après au moins 2 lignes de chimiothérapies et conservant un performance status à 0 ou 1. Le pembrolizumab était administré en monothérapie à la dose de 200 mg toutes les 3 semaines, jusqu'à progression, toxicité limitante, ou arrêt après 2 ans de traitement. L'expression tumorale de PD-L1 était mesurée par immunohistochimie. Les critères de jugement étaient le taux de réponse objective et la tolérance.

Résultat

259 patients ont été inclus dont 48,3% avaient reçu 3 lignes ou plus de chimiothérapie antérieures. Le taux de réponse objective atteignait 11,6%, avec 2,3% de réponses complètes. La durée de réponse médiane était de 8,4 mois. En cas de tumeurs exprimant PD-L1, le taux de réponse objectif était de 15,5% (versus 6,4%) et la durée de réponse médiane était de 16,3 mois (versus 6,9 mois). Des toxicités de grade 3+ étaient retrouvées dans 17,8% des cas, dont 2 décès liés au traitement.

Conclusion

Le pembrolizumab en monothérapie dans les adénocarcinomes gastriques pourrait représenter une nouvelle option thérapeutique pour les patients progressant sous chimiothérapie, avec un profil de tolérance acceptable. Des réponses prolongées étaient observées dans les tumeurs exprimant ou non PD-L1. Une étude de phase III est actuellement en cours évaluant cette molécule comparativement au paclitaxel en deuxième ligne de traitement (KEYNOTE-061).

Angélique Vienot, Besançon