Contraception chez les femmes avec MICI aux US

Position du problème

L’utilisation d’une contraception oestro-progestative ainsi que l’existence d’une MICI sont des facteurs de risque significatifs de thromboses. Il est donc recommandé de ne pas utiliser une telle contraception chez ces patientes à risque. L'impact de cette recommandation en pratique clinique n'est pas connu. Cette étude avait pour but de comparer la proportion de femmes avec et sans MICI sous contraception orale oestroprogestative.

Méthode

Cette étude repose sur l'utilisation d'une base de donnée de santé aux Etats Unis et s’est intéressée aux femmes âgées de 15 à 25 ans pour qui au moins une méthode contraceptive a été prescrite pendant plus de 6 mois. La fréquence d'utilisation d'une contraception oestroprogestative était comparée en fonction de l'existence d'une MICI ou non.

Résultat

802.932 patientes ont été identifiées dont 1.083 porteuse d'une MICI. La proportion de femmes sous contraception oestroprogestative était similaire (72%) versus celles sans MICI (73%). Après ajustement des facteurs confondants, le risque pour une patiente MICI d’utiliser une méthode contraceptive oestroprogestative était de 0,82 par rapport à celui des femmes sans MICI, cette différence n'était pas significative.

Conclusion

Dans cette population de jeunes patientes avec MICI, l'exposition à une contraception oestroprogestative était similaire à celle des femmes sans MICI et cela en dépit des recommandations. Il est donc nécessaire de sensibiliser les médecins prescripteurs de contraception et les patientes avec une MICI au risque thromboembolique et de proposer chez ces patientes une contraception alternative. Des études spécifiques sur l'innocuité des contraceptifs chez ces jeunes patientes sont nécessaires.

Dr Julia Roux (Villeneuve Saint Georges)