La chirurgie : une alternative aux anti-TNF au diagnostic de la maladie de Crohn iléocæcale ?
Position du problème
L’essai randomisé LIR!C a suggéré l’efficacité comparable de la résection iléo-caecale (RIC) et de l’infliximab en cas de maladie de Crohn (MC) iléale terminale limitée (< 40 cm) non compliquée après échec des immunosuppresseurs. Les données de vraie vie comparant ces 2 stratégies sont rares.
Méthode
Cette étude observationnelle a inclus des patients avec MC iléocaecale ayant soit été opérés d’une RIC ou bénéficié d’un anti-TNF l’année suivant le diagnostic. Le critère principal était la survenue d’une complication au cours du suivi (évènement composite comprenant hospitalisation, chirurgie, corticothérapie, lésions anopérinéales (LAP)). Les taux de patients traités par un immunosuppresseur (IS), par anti TNF et sans traitement à 5 ans de suivi étaient également comparés.
Résultat
Parmi les 16 443 diagnostics de MC, 581 ont été opérés (3,5%) et 698 ont débuté un anti-TNF dans l'année. Le taux de complication était de 110 pour 1000 patients-années chez les patients opérés (vs 202 sous anti-TNF). Après ajustement, le risque de complication était réduit d'un tiers chez les patients opérés. Toutefois, cette réduction n'était significative que pour les risques de corticothérapie et de chirurgie. A 5 ans de suivi des malades opérés, 47,5% des patients étaient traités par IS, 17,1% par anti TNF et 50,3% ne recevaient pas de traitement.
Conclusion
Malgré le faible nombre de malades concernés (3,5% de la cohorte danoise), cette étude suggère que la chirurgie est une alternative aux anti-TNF au diagnostic de la maladie de Crohn iléocæcale. De futures études devront déterminer le profil de patients qui bénéficieront le plus de cette stratégie de chirurgie première.
Dr Guillaume Le Cosquer (Toulouse)