Les anti-TNF avant une chirurgie pour maladie de Crohn compliquée : facteur de risque de complications post-opératoire
Position du problème
La prise en charge chirurgicale des patients atteints de maladie de Crohn (MC) reste fréquente et près de 7 patients sur 10 seront un jour opérés au cours de leur vie. Un grand nombre de ces malades sont opérés après un traitement anti-TNF. L'objectif de cette étude était de déterminer les facteurs de risque de complications graves après une première résection iléo-cæcale.
Méthode
Cette étude a inclus des patients atteints de MC opérés d'une résection iléo-cæcale ou iléo-colique droite entre 1999 et 2015. Les principales indications de la chirurgie étaient une maladie pénétrante, sténosante ou la survenue d'une dysplasie ou d'un cancer. Le critère de jugement principal était la survenue d'une complication sévère grade III (nécessitant une prise en charge chirurgicale, endoscopique ou radiologique) ou IV (nécessitant un transfert en réanimation ou en soins intensifs).
Résultat
46 malades ont été inclus. La mortalité post- opératoire était nulle et la morbidité de 43.8 %. Une complication sévère était observée chez 21 malades. En analyse multivariée, l'administration d'un anti-TNF dans les trois mois précédent la chirurgie et la conversion en laparotomie étaient des facteurs de risque de complications sévères (RR respectifs : 4.21 et 7.95, p< 0.05). Un drainage per-opératoire était associé à une réduction du risque de complication sévère (RR 0.23, p<0.05).
Conclusion
Après une première résection iléo-cæcale ou iléo-colique droite pour MC compliquée, l'administration d'un anti-TNF durant les trois mois précédent la chirurgie et la nécessité d'une laparo-conversion sont des facteurs de risque de complications sévères. Un drainage pré-opératoire réduit ce risque.
Loïc Guerbau- Lille