Arrêt cardiaque récupéré chez les donneurs de greffons hépatiques

Position du problème

L’arrêt cardiaque récupéré (ACR) chez le donneur en état de mort encéphalique est considéré comme facteur de mauvais pronostic sur les résultats de la transplantation hépatique (TH) car il pourrait être responsable d’une dysfonction du greffon, secondaire à des lésions ischémiques.L'objectif de cette étude a donc été de préciser l'influence de l'ACR chez le donneur en état de mort encéphalique sur les résultats de la TH.

Méthode

Il s'agissait d'une étude rétrospective sur 429 TH réalisées à la Pitié-Salpêtrière entre 2008 et 2017, scindés en un groupe ACR (n=111) et un groupe non ACR (n=318). Le critère de jugement principal était la survie sans complication artérielle ou biliaire à 1 an (survie sans ABC). Les critères secondaires étaient la survie du patient, la survie du greffon, les complications post-opératoires et l'analyse de données anatomopathologiques.

Résultat

La survie sans ABC était significativement plus élevée dans le groupe ACR. Ce résultat paradoxal pourrait être dû à des donneurs significativement plus jeunes dans le groupe ACR. Cependant, en analyse multivarié la différence de survie n'était plus significative entre les 2 groupes (p=0.08), mais il persistait une tendance (HR=0.62). Aucune différence significative n'a été mise en évidence pour la survie des patients et des greffons et la dysfonction post-opératoire des greffons.

Conclusion

Selon ces résultats, la survenue d'un ACR chez le donneur en état de mort encéphalique n'a pas d'impact sur les résultats de la TH à 1 an. Il semblerait même qu'il existe un rôle protecteur de l'ACR sur la survie sans ABC (en analyse univariée, à confirmer sur une cohorte plus importante). Il n'y a donc pas lieu de contre-indiquer un donneur potentiel uniquement en raison d'un antécédent d'ACR.

Dann OUIZEMAN (Nice)