Comment la nutrition parentérale est utilisée en France ?

Position du problème

Les données épidémiologiques de la nutrition parentérale à domicile (NPD) sont peu connues en France. Depuis 2014, une prestation est obligatoire pour toute NPD en France permettant ainsi d'obtenir des données fiables sur l'utilisation de cette dernière. L'objectif de cette étude est donc d'établir les données épidémiologique de la NPD en France.

Méthode

Les directions régionales du service médical de l'assurance maladie (DRSM) de l'ensemble du territoire ont donc été sollicités. Et les données suivantes ont été recueillies pour l'année 2016 : nombre total de patient sous NPD, nombre de nouveaux patients sous NPD, et recueil des fichiers ALD pour ces patients. Ceux-ci ont ensuite été regroupés en 3 tranches d'âge : 15-39 ans, 40-65 ans, et >65 ans ; et en 5 catégories : cancérologie, neurologie, MICI, insuffisance d'organe, et autres.

Résultat

Un total de 14,6 millions d'individus ont pu être inclus, issus des bases de données de 5 DRSM. La prévalence de la NPD retrouvée était de 33,4 /100 000 habitants, et de 10,4 /100 000 habitants pour la NPD de >12 semaines. L'incidence était de 25,8 /100 000 habitants. La principale indication de NPD était la cancérologie (83,6%), à l'exception des patients âgés de 15-39 ans chez lesquels les MICI constituées la première indication de NPD (37,5%).

Conclusion

La nutrition parentérale est théoriquement réservée au patient en situation d'insuffisance intestinale, du fait d'un risque important de complication, et la nutrition entérale doit lui être préférée. Cette étude suggère une potentielle utilisation excessive de la NPD, notamment dans le domaine de la cancérologie.

Thomas COURONNE (Lyon)