Fistulotomie et maladie de Crohn : raisonnable ou déraisonnable ?

Position du problème

D’après les dernières recommandations d’ECCO, la fistulotomie ne doit être discutée qu’en cas de fistule anale basse, simple et non compliquée, du fait d'un risque d’incontinence important. Cependant, le grade de cette recommandation est faible car il repose sur peu de données.

Méthode

Cette étude monocentrique menée par le CHU de Rennes a inclus des patients avec un drainage chirurgical premier et un suivi de 1 an, éventuellement associée à un traitement anti – TNFs ou immunosuppresseur et une technique chirurgical associée. La guérison était définie comme l’association des critères suivants lors de la visite un an après le drainage initial : absence d’écoulement, absence de douleur, fermeture de l’orifice externe, absence d’abcès et absence de drainage en cours.

Résultat

Parmi les 161 patients inclus, 30 ont eu au moins une fistulotomie durant le suivi, et parmi eux, 19 (63 %) étaient guéris à 1 an. Un patient (3,3 %) a eu des troubles de la continence, ce taux n’étant pas plus élevé que pour le reste de la population. La fistulotomie était un des facteurs associés à la guérison durant le suivi, tout comme l’introduction d’un traitement par anticorps anti-TNFα après le drainage et l’absence de nouveau drainage.

Conclusion

La fistulotomie doit rester une option chirurgicale possible dans des cas très sélectionnés de fistules périnéales de maladie de Crohn.

Guillaume LE BAUT