Gastroparésie réfractaire : Evaluation à 10 ans de la stimulation électrique gastrique

Position du problème

Les nausées et vomissements réfractaires sont sources de complications et impactent la qualité de vie des malades. Les approches diététiques et médicamenteuses sont souvent prises à défaut. L'efficacité de la stimulation électrique gastrique (SEG), basée sur l'implantation de 2 éléctrodes par laparoscopie sur la couche musculaire gastrique reliées à un boîtier, a été démontrée dans différentes études avec un faible recul. Cette étude évaluait l'efficacité et la sécurité du SEG à 10 ans.

Méthode

Cette étude rétrospective monocentrique (Rouen) incluait les patients implantés entre 1998 et 2009, ayant un bilan étiologique normal (gastroscopie et manométrie) et des symptômes évoluant depuis plus d'un an, en échec d'au moins 2 traitements pharmacologiques. Le critère principal de jugement était le nombre de patients ayant eu une amélioration clinique du score de nausées et/ou vomissements sur l'échelle de Likert. Les symptômes et la qualité de vie étaient évalués par le score GIQLI.

Résultat

50 patients ont été implantés, dont 22 pour gastroparésie diabétique. La SEG a été retirée chez 7 patients pour inefficacité, et dans 2 cas pour des douleurs. 2 patients sont décédés et 4 ont été perdus de vue durant le suivi (10,5 ans en moyenne). L'amélioration du score clinique de nausées/vomissements a été constatée chez 27 patients (54%). La qualité de vie a également été améliorée à 10 ans (score GIQLI moyen 86,4 versus 69,3; p=0.001).

Conclusion

En dépit d'un certain nombre de biais, cette étude plaide pour une certaine efficacité clinique de la SGE pour le traitement des nausées/vomissements réfractaires, l'évolution habituelle de la maladie se faisant vers l'aggravation. Aucun facteur prédictif de succès n'a pu être mis en évidence (sexe, âge, temps de vidange gastrique, sévérité des symptômes à l'implantation, diabète).

Julie Ristorto, Gap