Helicobacter pylori et antibiorésistance : quoi de neuf ?

Position du problème

En France, le taux de résistance à la clarithromycine des souches de Helicobacter pylori (HP) est proche de 20%. Les recommandations françaises pour le diagnostic et le traitement de l’infection à HP ont été actualisées en 2021. Le but de cette étude est de comparer les données de prévalence de l’infection à HP et de résistance aux antibiotiques au sein de 2 hôpitaux généraux avec les données colligées en France métropolitaine par le Centre National de Référence (CNRCH).

Méthode

Les données de gastroscopies diagnostiques réalisées aux centres hospitaliers A (CHA) et B (CHB) sur 7 et 9 mois ont été enregistrées, avec PCR systématique des biopsies HP+ en histologique et culture des souches résistantes à la clarithromycine (clari-R). Dans le CHA, 4 biopsies (2 antrales 2 fundiques) étaient analysées au CNRCH. Pour le CHB les analyses étaient réalisées sur le centre. Le traitement prescrit et son résultat étaient évalués sur un échantillon d’un quart de patients.

Résultat

1034 patients du CHA qui bénéficiaient d’une gastroscopie étaient évalués pour HP, 257 (24,9%) HP+ en histologie. 1359 patients du CHB qui bénéficiaient d’une gastroscopie étaient évalués : 359 (26,4%) HP+. Les taux de résistance à la clarithromycine observés dans les CHA et CHB étaient significativement inférieurs au niveau national : autour de 16,5 et 17% contre 25%. Les taux de résistance à la lévofloxacine étaient homogènes. Contactés 6 mois après, seuls 68,6% des patients du CHA avaient été traités et 57,1% avaient fait le test respiratoire.

Conclusion

La résistance aux macrolides semble varier selon les recrutements, de 15 à 17% dans les 2 centres hospitaliers, significativement inférieure au taux national de 25%, ceci probablement lié à un biais de recrutement du CNRCH. En pratique courante, la PCR permet la détection plus rapide d’une résistance aux macrolides et donc de proposer des schémas plus "écologiques". Le taux excessif de patients non traités à 6 mois doit remettre le gastro au coeur de la prise en charge, associé au généraliste.

Oumaima BARKAOUI, Amiens