Une CheckMate en cache une autre
Position du problème
La place de l'immunothérapie dans la prise en charge des carcinomes épidermoïdes de l’œsophage (CŒ) avancés est à préciser L'étude asiatique ATTRACTION-3 a démontré l'amélioration de la survie globale(SG) chez les patients atteints de CŒ avancé en échec de première ligne de chimiothérapie. L'étude Checkmate 648 est la première étude internationale évaluant la place de l'immunothérapie par nivolumab (NIVO) associé ou non à l'ipilimumab (IPI) ou la chimiothérapie (CT) en 1ère ligne des CŒ avancés.
Méthode
Les patients atteints de CŒ avancés non traités, non résécables, récidivants ou métastatiques ont été randomisés en trois bras 1:1:1 recevant NIVO (240 mg/2sem) + CT (fluorouracile + cisplatine /4sem) ou NIVO (3 mg/kg/2sem) + IPI (1 mg/kg/6sem) ou CT seule. Les critères de jugements principaux étaient la SG et la SSP chez les patients exprimant PD-L1 ≥ 1%. Les critères secondaires comprenaient l'étude de la SG et SSP chez tous les patients.
Résultat
La SG et SSP ont été améliorées par l'ajout du NIVO à la CT chez les patients surexprimant PD-L1 (HR : 0,54 ; p<0,0001 et HR : 0,65 ; p=0,0021). La SG a été améliorée également chez tous les patients (HR : 0,74 ; p=0,0021) mais pas la SSP. Le TRO était également supérieur chez les patients surexprimant PD-L1 (53% vs 20%) et tous les patients (47% vs 27%). Le profil de tolérance était semblable à celui connu. L'association NIVO+IPI présentait des améliorations moindres en termes de SG, SSP et TRO.
Conclusion
L'ajout du NIVO à une CT en 1ère ligne de traitement a permis une amélioration significative de la survie, du taux et de la durée de réponse tumorale dans les CŒ avancés surexprimant PD-L1 (> 1%) sans altérer la tolérance. Cette combinaison représente une nouvelle option thérapeutique.
Romain CHAUTARD, Tours