Dans le CHC, les ITK ne sont pas à mettre au placard !

Position du problème

Les inhibiteurs de tyrosine kinases (ITK : Sorafenib, Lenvatinib, Regorafenib, Cabozantinib) ont été validés dans le CHC avancé majoritairement en L1 ou après progression sous Sorafenib. Depuis 2020, l’association Atezolizumab + Bevacizumab (A-B) s’est imposée comme le standard en L1 avec, lors d’une phase 3 randomisée versus Sorafenib avec un bénéfice en survie sans progression (6.8 mois vs 4.3 mois ; p<0.001). A progression, aucun standard n’a été validé à ce jour.

Méthode

Il s'agit d'une étude rétrospective multicentrique nationale. Les patients inclus avaient un CHC non accessible à un traitement curatif (BCLC B ou C), traité par A-B en L1 (au moins 1 perfusion) et traité en L2 par ITK (au moins une prise). Les données étaient récupérées en vie réelle (hors protocole de recherche) Le critère de jugement principale était la SSP. Les critères secondaires étaient la SG (depuis la 1ère prise de ITK), la tolérance et la SG globale (depuis la 1ère perfusion A-B).

Résultat

83 patients étaient inclus. Tous ont reçu un traitement par ITK en L2. La SSP était de 4,0 mois sous Regorafenib , 2,2 mois sous Sorafenib et 1,7 mois sous les autres ITK, sans différence significative. La SG était de 15,8 mois sous Regorafenib , 7,0 mois sous Sorafenib et 4,3 mois sous les autres ITK, avec une différence significative en faveur du Régorafénib. Les profils de tolérance semblaient identiques pour les différents ITK. à noter, il n'y avait pas de corrélation entre la survie sous L1 et la survie sous L2.

Conclusion

Cette étude confirme l’efficacité des ITK en L2 après progression sous A-B et retrouve des durées de traitement proches des études pivotales en L1. La SSP semble similaire indépendamment du ITK utilisé, avec un gain de survie sans progression estimé à 3 mois. Une amélioration de la SG sous Regorafenib par rapport aux autres ITK est constatée, mais le faible effectif n'a pas permis une comparaison entre chaque ITK et ne permet pas de conclure à une supériorité de cet ITK, mais fait s'interroger

Cyprien Gayat, Tours