Pour prévenir la maladie de Crohn, changeons notre alimentation !

Position du problème

Le développement des MICI étant intiment lié au mode de vie occidental, les habitudes alimentaires chez ces patients sont de plus en plus étudiées. Les produits ultra-transformés sont sous le feu des projecteurs ces dernières années et soupçonnés de favoriser la maladie. L'objectif de cette étude était d'évaluer l'association entre le caractère ultra transformés des aliments et le risque de développer une MICI.

Méthode

Au sein de la cohorte EPIC-IBD, regroupant 413 590 patients dans 8 pays Européens, des questionnaires retraçant les 12 mois d'habitudes alimentaires précédents l'inclusion ont été collectés. L'exposition alimentaire selon la classification NOVA (allant de 1 "produits non/peu transformés" à 4 "produits ultra-transformés") a été évalué et rapporté au % kcal/jour. Les patients ont ensuite été suivis prospectivement sur une durée médiane de 13,2 ans.

Résultat

Au total, 179 cas incidents de maladie de Crohn et 431 RCH ont été enregistrés. Le risque de maladie de Crohn était réduit chez les personnes consommant des proportions élevées d'aliments non/peu transformés (HR 0,57 (0,35-0,93), P<0,01); en particulier de fruits (HR 0,54 (0,34-0,87)) et de légumes (HR 0,55 (0,34-0,91)). Pas d'association entre la consommation d'aliments peu/pas transformés et le risque de RCH (HR 0,89 (0,65-1,21)). La consommation d'aliments ultra-transformés n'était pas significativement associée au risque de MC (HR 1,48 (0,79-2,76)) ou de RCH (HR 0,93 (0,61-1,43)).

Conclusion

Les résultats de la cohorte EPIC-IBD nous invitent à modifier nos habitudes alimentaires, notamment en consommant plus de fruits et légumes pour prévenir la survenue d'une maladie de Crohn, en particulier chez les sujets à risques. L'association d'une consommation de produits ultra-transformés et des MICI n'a pas été formellement démontrée, en dépit d'une tendance d'association avec la maladie de Crohn.

Lucas Guillo