RATIONALE-301: le tislélizumab comme une alternative de première ligne dans le CHC non résécable

Position du problème

Le tislélizumab (TIS), un anticorps monoclonal anti-PD-1, a montré son efficacité dans une étude française de phase 2 après une première ligne (L1) dans le traitement systémique des CHC non résécables. RATIONALE-301 est une étude de phase III internationale, de non-infériorité, randomisée, évaluant l'efficacité du TIS en L1 dans cette indication, en comparaison au sorafénib (SOR), ancien traitement de référence de L1 avant l'arrivée de l'association Atezolizumab/Bevacizumab (ATEZO/BEVA).

Méthode

Les patients éligibles ayant un CHC naïf de traitement systémique, de stade BCLC B ou C, ou en échec/progression après traitement loco-régional, avec des scores OMS (≤ 1) et Child-Pugh (≤ A6) étaient randomisés et stratifiés en 2 bras, sorafenib 400 mg X2 per os par jour versus tislélizumab IV 200mg toutes les 3 semaines. Le critère principal de jugement est la survie globale et les critères secondaires la survie sans progression, la réponse objective, la durée de réponse et l'analyse des EI.

Résultat

674 patients ont été randomisés (342 dans le bras TIS, 332 dans le bras SOR), suivis au minimum pendant 33 mois. L'étude est positive sur son critère principal, avec une médiane de SG à 15,9 mois dans le groupe TIS, vs 14,1 mois dans le groupe SOR. Un meilleur taux de réponse objective et une durée de réponse prolongée ont été retrouvés dans le bras TIS. La sécurité d'emploi du TIS, comme attendue, était favorable, avec moins d'EI de grade ≥ 3 versus SOR (48,2% vs 65,4%), qui entrainaient moins d'arrêt de traitement, et présentaient un profil différent (plus d'EI biologiques).

Conclusion

L'objectif principal de l'étude est rempli, le TIS se présente comme une alternative de L1 dans le CHC non résécable, et a l'avantage de présenter un meilleur profil de tolérance que le SOR, un très bon argument pouvant motiver son utilisation. Cependant, sa place par rapport à l'ATEZO/BEVA et aux autres candidats en L1 reste à préciser et nécessite d'autres études, le paysage thérapeutique du CHC ayant évolué rapidement ces dernières années.

Steven Cuissy, Rouen