Résection des TNE rectales < à 1 cm : il ne doit rien rester !

Position du problème

Les tumeurs neuroendocrines rectales (TNEr), sous muqueuses, correspondent à 1/3 des TNE digestives. La résection endoscopique R0 des TNEr de moins de 1 cm, sans facteur histo-pronostique péjoratif, est toujours curative. Mais elles sont souvent diagnostiquées fortuitement sur des résections de polypes considérés diminutifs, avec des lésions non R0 à risque d'évolution à distance. L'objectif était d'évaluer la nécessité d'un contrôle de ces TNEr, et d'une résection systématique de la cicatrice.

Méthode

Cette étude rétrospective, multicentrique (16 centres en France et en Belgique), a analysé toutes les révisions endoscopiques et les tentatives de résection de la cicatrice faisant suite une résection non R0 TNEr à faible risque (< 10 mm, G1, sans invasion lympho-vasculaire ou musculaire). 100 patients ont été inclus entre 2020 et 2021.

Résultat

La cicatrice était trouvée dans 92% des cas. Des résidus tumoraux était présents dans 43% des résections. La résection de la cicatrice était R0 dans 100% des cas lorsque réalisée par dissection sous muqueuse ou FTRD (dispositif de résection transmurale), vs 76% pour la mucosectomie. 7 complications sont survenues, toutes gérées par endoscopie. La résection initiale à l'aide d'une pince à biopsie, une taille initiale > 4 mm et un délai > 1 mois entre la procédure initiale et la procédure de sauvetage étaient statistiquement associés à la présence d’un résidu tumoral.

Conclusion

Pour les TNE rectales de faible risque, non R0, cette étude propose un contrôle, et une résection systématique de la cicatrice. Et ce d'autant plus que la résection initiale a été réalisé à la pince. La dissection et le FTRD semblent être les techniques de choix. Cette étude souligne l'importance de la bonne caractérisation initiale, qui permettrait d'orienter d'emblée la résection vers une technique appropriée.

Antoine Albucher, Toulouse