Y a-t-il un intérêt à associer du BEVACIZUMAB au FOLFIRI en 2ème ligne pour les CNE digestifs ?

Position du problème

Après une 1ère ligne de chimiothérapie par Platine-Etoposide (PE) pour les carcinomes neuroendocrines (CNE) gastro-entéro-pancréatiques (GEP), il n'existe actuellement pas de traitement standard de 2ème ligne.

Méthode

133 patients avec un CNE localement avancé ou métastatique GEP ou de primitif inconnu, ayant progressé pendant ou après une 1ère ligne par PE entre 2017 et 2022 ont été inclus, randomisés avec un ratio 1:1 entre FOLFIRI et FOLFIRI-Bévacizumab tous les 14 jours jusqu’à progression ou toxicité limitante. Le critère de jugement principal était le taux de survie globale (SG) à 6 mois et les secondaires sont les survies sans progression (SSP) et globale (SG) médianes.

Résultat

133 patients ont été inclus dans 26 centres (âge médian 67 ans, 66% d’hommes, 90% avec un PS 0-1). Le primitif était colorectal (32,5%), pancréatique (28,2%), oesogastrique (18,8%) ou inconnu (20,5%). Le taux de SG à 6 mois est de 52,5% (IC 43,4-61,5) avec FOLFIRI-Bev VS 58,2% (IC 49,6-66,4) avec FOLFIRI. Les SSP et SG médianes étaient respectivement de 3,7 mois et 7 mois avec FOLFIRI-Bev VS 3,5 mois et 8,9 mois avec FOLFIRI. Les événements indésirables de grade ≥3 (neutropénie, asthénie, diarrhée) étaient comparables entre les 2 groupes. Un décès par AVC est survenu sous Bevacizumab.

Conclusion

L’addition de Bevacizumab à une chimiothérapie par FOLFIRI ne semble pas apporter de bénéfice par rapport au FOLFIRI seul en 2ème ligne de traitement des patients avec CNE GEP réfractaire à une chimiothérapie de première ligne par PE. Dans cette situation pour laquelle il y a peu d’alternatives thérapeutiques (et avec une efficacité souvent limitée dans le temps), elles nous rappellent également l’importance d’inclure les patients dans des essais cliniques, notamment d’immunothérapie.

Johanna Pokossy Epee