Tests non invasifs pour l’évaluation de l’évolution de la fibrose hépatique après chirurgie bariatrique : c’est encore loin d’être parfait

Position du problème

Les tests non invasifs sont actuellement largement utilisés en pratique courante pour dépister la fibrose avancée dans la population générale chez les patients à risque, notamment ceux atteints de maladie du foie associée à un dysfonctionnement métabolique (MASLD). Par contre, leur performance pour prédire l'évolution de la fibrose après chirurgie bariatrique n'est pas connue. Les auteurs ont évalué 6 tests non invasifs à 1 et 5 ans après une chirurgie bariatrique en comparaison aux résultats histologiques.

Méthode

Les cas ont été sélectionnés rétrospectivement parmi une cohorte longitudinale de plus de 2000 patients ayant eu une chirurgie bariatrique avec biopsie hépatique, répétée à 1 et 5 ans de la chirurgie. 6 tests non invasifs ont été calculés à ces 3 dates : FIB-4, NFS, APRI, Hepatic fibrosis score, Fibrosis NAFLD score et Liver risk score. Les performances de chaque test ont été évaluées à 1 et 5 ans concernant la résolution de la fibrose avancée.

Résultat

261 patients présentaient une fibrose significative lors de la chirurgie, dont la résolution a été observée à 1 et 5 ans pour respectivement 48 % et 64 % des patients. Les tests combinant des caractéristiques spécifiques au foie associés à des paramètres métaboliques étaient les plus performants pour détecter la résolution de la fibrose après chirurgie bariatrique: Liver risk score (AUC = 0.92) et Fibrosis NAFLD score (AUC = 0.84) à 5 ans, avec une meilleure performance qu'à un an. Le FIB-4 était moins performant.

Conclusion

La résolution de la fibrose avancée après chirurgie bariatrique est importante à évaluer car cela fait partie des objectifs du traitement chirurgical. Cette étude nous montre que le FIB-4 est mal adapté dans cette situation. Dans ce travail, le meilleur score était le Liver risk score, qui doit être évalué hors contexte de chirurgie bariatrique avant de se substituer à la biopsie.

Clara ALTMAN, Paris