Traitement du VHC par les AAD hors hôpital public : qui sont les bons élèves ?

Position du problème

L'objectif du Plan priorité prévention de 2018-2022 est l'éradication du VHC en France d'ici 2025. Dans ce cadre, en mai 2019, la prescription des AAD a été élargie à tous les médecins pour les patients naïfs de traitement contre le VHC, ne présentent pas de co-infection VHB ou VIH, ni de comorbidités mal contrôlées ou de maladie hépatique sévère dans le carde de la prise en charge dites "simplifiée". Cette étude a pour objectif de connaître les prescripteurs d'AAD hors hôpital public.

Méthode

Pour se faire, les donnés du Système National des Données de Santé (SNDS) ont permis d'inclure les patients résidants en France métropolitaine ayant reçu une prescription d'AAD entre 2019 et 2021 dont le prescripteur était bien identifié (spécialité et lieu d'exercice). Les facteurs individuels associés à la prescription d'AAD hors hôpital public on pu être déterminés via un modèle de régression multinominale.

Résultat

22 832 patients ont eu une prescription d'AAD dont 95,1% avec données complètes. 71,2% des primoprescriptions sont effectuées dans l'hôpital public contre 21,8% par les spécialistes en ville/établissements privés et 7,0% par les médecins généralistes, souvent prescripteurs de TSO, avec une variabilité régionale. Dans les déserts médicaux et pour les bénéficiaire d'AME, la prescription des AAD par le médecin généraliste était rare. Mais on assiste globalement à une augmentation du pourcentage de prescription d'AAD hors hôpital public avec le temps (25,4% en 2019 VS 30,8% en 2021).

Conclusion

L'hôpital public reste le principal prescripteur d'AAD et la prescription de ville est très impactée par la l'offre de soin public/privée et la couverture sociale. Afin de mettre toutes les chances de notre côté pour atteindre l'éradication du VHC d'ici 2025, la poursuite de la campagne de dépistage et le traitement systématique du VHC simplifié doit se poursuivre en collaboration avec nos confrères médecins généralistes et libéraux. Le temps nous est compté, agissons!

Alexia GONZALEZ, Marseille