Microbiote intestinal et syndrome de l’instestin irritable : l’oeuf ou la poule ?

Position du problème

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est fréquent dans les populations occidentales (prévalence globale entre 10 et 15%). Plusieurs études ont suggéré l’implication d’altérations du microbiote intestinal. Le but de cette étude était d'évaluer la composition du microbiote intestinal chez des patients atteints de SII comparativement à des sujets sains et la relation entre microbiote et stress psychologique.

Méthode

L’analyse a porté sur une cohorte prospective de 1988 patients (Malmö Offsrping Study, âge moyen 40 ans, 53% de femmes). Les participants étaient interrogés sur l’existence ou non 1) de signes évocateurs l’intestin irritable, 2) de symptômes digestifs au cours des 2 dernières semaines et 3) d’un stress psychologique (constant) depuis 12 derniers mois. Le microbiote, a été évalué par séquençage du gène de l'ARNr 16S à partir d'échantillons fécaux.

Résultat

La composition du microbiote intestinal était significativement modifiée en cas de SII avec diminution de Christensenellaceae et SHA98 (15% des patients) et de symptômes digestifs au cours des 2 dernières semaines (19% des patients) et augmentation de Blautia, Collinsella,Streptophyta,.... La différence était encore plus nette chez les patients diarrhéiques et soumis à un stress psychologique (augmentation significative en Lachnospiraceae).

Conclusion

Les symptômes digestifs, et en particulier la diarrhée (associés ou non au SII) et le stress sont associés à des altérations du microbiote intestinal. Toutefois, comme 'on souligné les auteurs, la difficulté est de savoir distinguer la cause et la conséquence, en d’autres termes : l’oeuf ou la poule ?

Lucas Spindler, Paris