Peut-on faire mieux dans la prévention de la pancréatite aigüe post CPRE ?

Position du problème

La pancréatite aigüe est la complication la plus fréquente et la plus redoutée de la CPRE , autour de 3.5%. Des agents pharmacologiques ont été étudiés pour prévenir cette complication, et notamment l’indométacine dont l’usage est recommandé. D’autres agents pharmacologiques comme la somatostatine ont été étudiés, sans pouvoir recommander leur utilisation en pratique courante.

Méthode

Etude iranienne monocentrique qui a évalué l'effet de l'ajout de la somatostatine par voie intraveineuse à l'indométacine sur l'incidence de la pancréatite aigüe après CPRE. Les patients étaient randomisés en double aveugle en 2 groupes : somatostatine IV + indométacine IR (groupe A), contre indométaine IR plus placebo(groupe B). L'amylase sérique a été évaluée 2 et 18 heures après la CPRE et la durée de l'hospitalisation ou des complications avaient été enregistrées.

Résultat

240 patients ont été inclus dans l’étude, et avaient des facteurs de risque de complication à la CPRE (patient jeune, de sexe féminin, faible expérience de l’opérateur ou difficultés techniques). Les résultats ont montré 4,2% de pancréatite dans le groupe A et 15% dans le groupe B (p = 0,004).

Conclusion

On peut peut etre encore mieux prévenir le risque de pancréatite post CPRE. L’utilisation de la somatostatine en tant qu’inhibiteur de la sécrétion pancréatique est une piste pour des patients à haut risque de pancréatite aigue post CPRE.

Charlène Duchesne, Marseille