Swap ou switch après échec d’un Anti-TNF SC ?

Position du problème

Peu de données sont disponibles sur la conduite à tenir après l'échec d'un anti-TNF en sous cutané. L'objectif de cette étude était de comparer la réponse à l'Infliximab (IFX) et du Vedolizumab (VDZ) après échec d'un anti-TNF sous cutanée dans la rectocolite hémorragique (RCH).

Méthode

Cette étude multicentrique rétrospective française a inclus tous les patients consécutifs qui ont débuté l'IFX ou le VDZ après avoir reçu au moins une injection d'Adalimumab ou de Golimumab. Les critères de jugement étaient la rémission clinique à la semaine 14 (S14), la survie sans arrêt du traitement, et la survie sans événement lié à la RCH.

Résultat

225 patients ont été inclus de façon rétrospective, 154 ont reçu l'IFX (68%) et 71 ont reçu le VDZ (32%). La non réponse primaire était plus fréquente chez les patients traités par IFX (77% vs 62%). A S14, 26 % des patients traités par IFX étaient en rémission clinique contre 39% des patients traités par VDZ. En analyse multivariée, cette différence significative n'était qu'une tendance. La survie sans manifestation de la maladie à 3 ans était significativement plus importante pour le VDZ (87% vs 67%).

Conclusion

Cette étude montre une tendance à une meilleure efficacité du VDZ comparé à l'IFX après échec d'un Anti-TNF SC. Néanmoins, ces résultats sont à nuancer car les 2 groupes de patients n'étaient pas comparables. La pratique actuelle d'un switch ou d'un swap selon si la maladie est en non réponse primaire ou secondaire, en s'aidant des dosages sanguins pharmacocinétiques reste d'actualité pour le choix.

Gaspard Dufour