Hépatopathie et insuffisance intestinale en nutrition parentérale prolongée : une réalité
Position du problème
La survenue d’une hépatopathie au cours d’une nutrition parentérale prolongée est rare et mal définie. Depuis 1990, l’optimisation de la prescription de la nutrition parentérale a permis d’améliorer la survie et de diminuer les complications métaboliques chez les patients.
L’objectif de l’étude était d’évaluer la prévalence et les caractéristiques clinico-histologiques des patients présentant une perturbation hépatique ainsi que mettre en évidence les facteurs associés à ces perturbations.
Méthode
Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique réalisée depuis 1997. La cohorte comportait 634 patients avec une insuffisance intestinale, en nutrition parentérale prolongée.
Les patients avec des tests hépatiques perturbés, sans autre cause retrouvée ou en attente de transplantation intestinale ont eu une biopsie hépatique. Il s’agissait des patients les plus graves.
Résultat
Parmi les 634 patients, 32 (5%) ont eu une biopsie hépatique. 56% avaient une hépatopathie sévère (72% NASH).La durée moyenne de nutrition parentérale était de 4 ans.
En analyse multivariée, les facteurs de risques d’hépatopathie dans cette population étaient: un grêle court (moins de 15 cm) et un diabète. Le risque cumulé à 5 ans de développer une fibrose ou stéatose en présence de ces 2 facteurs était de 86%.
Conclusion
La survenue d’une hépatopathie au cours d’une nutrition parentérale prolongée est rare (environ 3%). La présentation est majoritairement une stéatofibrose.
Le diabète ou la présence d’un grêle court semblent être des facteurs favorisants de cette pathologie.
SERVAIS Laure
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