Vers un changement des recommandations dans le dépistage de la néoplasie intraépithéliale anale de haut grade

JFHOD 2015

Position du problème

Dans la population de patients homosexuels masculins infectés par le VIH, les recommandations françaises conseillent de réaliser un dépistage du carcinome épidermoïde de l’anus par un examen clinique et une anuscopie annuelle. Ce dépistage est malheureusement souvent insuffisant pour dépister les lésions précancéreuses (AIN grade II et III). La stratégie américaine : frottis anal + PCR viral HPV, suivi d’une anuscopie haute résolution (AHR) en cas de dépistage positif n’a pas été évaluée dans la population française.

Méthode

Un dépistage systématique a été proposé à des patients homosexuels masculins infectés par le VIH. Il comprenait la réalisation d’un examen clinique et d’une endoscopie, ainsi qu’un frottis anal et une PCR HPV 16 sur écouvillon anal. En cas d’anomalie à l’un de ces examens, une AHR avec biopsies ciblées était proposée.

Résultat

Le dépistage était positif dans 43 % des cas (89 patients/ 205). Une AHR a pu être réalisée chez 52 d’entre eux. Les biopsies ciblées ont retrouvé une AIN, soit 17 % des patients ayant bénéficié de l’AHR. Chez ces 9 patients, 6 avaient un examen macroscopique strictement normal et pour 1 seul le diagnostic d’AIN avait été évoqué. L’ensemble de ces 9 patients avait un frottis et/ou un HPV positif.

Conclusion

L’examen proctologique standard tel que recommandé en France, ne permet pas dans la majorité des cas de détecter les lésions d’AIN II/III (pré-cancéreuses). La stratégie américaine en 2 temps, alliant frottis anal et PCR HPV associé à un examen clinique dans un premier temps puis AHR avec biopsies ciblées en cas de positivité semble plus efficace pour détecter ces lésions.

Melchior Chloé